Pénurie de matériaux dans le BTP: selon F. BERNIGAUD (FDMC), "Nous avons désormais épuisé les stocks".

Pénurie de matériaux dans le BTP: selon F. BERNIGAUD (FDMC), "Nous avons désormais épuisé les stocks".

Postée le 22 juil. 2021

Bois, métaux, matières plastiques… les pénuries de matériaux ne faiblissent pas en ce mois de Juillet, elles tendraient à s'accentuer même.

Aujourd'hui, la FDMC, la Fédération des Distributeurs de Matériaux de Construction alerte à son tour sur l'ampleur du phénomène.

Les approvisionnements deviennent de plus en plus difficiles dans l' industrie de la fabrication de bois semi-transformé, de certains produits chimiques ou de la plasturgie, pour ne citer qu'eux, avec pour conséquence immédiate le blocage des chantiers et la hausse des prix.

"Les risques de pénurie et les tensions qui en résultent contraignent les négociants à s'adapter au mieux pour faire face à des problèmes de disponibilité et de hausses mécaniques des prix" explique Franck BERNIGAUD, Président de la FDMC."On atteint actuellement un niveau de crise où l'inquiétude grandit."

L' inquiétude se fait ressentir chez les clients

Bien que les distributeurs de matériaux aient anticipés cette situation en début d'année en augmentant leurs stocks, "On a désormais épuisé les stocks et les prix inflationnistes importants inquiètent les clients." Les distributeurs ne peuvent réviser les prix. Pour eux, cette situation ressemble à une impasse", indique F. BERNIGAUD.

Cependant certains clients ne comprennent pas cette situation inédite, "On n'a jamais eu de phénomène de cette ampleur", précise Franck Bernigaud. Il certfie également que les distributeurs font le maximum pour contribuer à ne pas ralentir les chantiers quite à impacter leurs propres marges, pour autant il rajoute "A termes, ce n'est pas sain. Les entreprises se fragilisent, certains marchés ne se signent pas et des appels d'offre deviennent infructueux."

Freiner l'inflation

Le plus inquétant serait d' arriver à un arrêt des chantiers, particulièrement dans le neuf. "C'est compliqué pour tout le monde, pour les clients comme pour les distributeurs. De notre côté, nous tentons d'amortir et de négocier les prix mais c'est très compliqué. Nous sommes incapables de garantir un prix fixe sur certaines marchandises commandées, comme le bois", enchaîne M. BERNIGAUD.

Effectivement, des produits tels que le lamellé-collé ont vu leur prix doubler. Il redoute qu' "A ce prix-là, ce ne sera bientôt plus possible de construire." Il est cependant conscient des efforts fait par les scieries françaises pour rattraper leur retard au niveau industriel. Pour autant, nos professionnels dépendent toujours très fortement du marché mondial.

La positivité est tout de même de rigueur et un ralentissement de l'inflation et des pénuries est espéré pour Septembre prochain. Si ce n'est pas le cas, "l'entrepreneur va finir par préférer ne pas travailler plutôt que de perdre de l'argent" envisage le chef de file du secteur, ce qui serait d'autant plus dommage pour les artisans qui ne pourront profiter du faste de la période actuelle.

Des solutions contre les variants?

Sur le sujet de l'augmentation des cas de Covid 19 due aux nouveaux variants, l' inquiétude n'est pas de mise. Il souligne qu'au fur et à mesure des vagues épidémiques, l' économie a été "de moins en moins impactée", encore plus dans le secteur des BTP.

L'inquiétude se situe plutôt autour des nouvelles normes thermiques, la Réglementation environnementale 2020 (RE2020) et la responsabilité élargie du producteur (REP) produits et matériaux de construction. En effet, "Ces deux sujets pèsent sur nos métiers et les coûts des matériaux vont s'alourdir, s'ajoutant au marasme ambiant.", d'autant plus si le prix du bois continu à augmenter, cela impactant l'ensemble de la construction.

Qu'en est il des PGE?

Côté gouvernemental, le Président du FDMC juge que le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a "fait son travail". Mais les entreprises vont devoir rembourser leur prêt garanti par l'État (PGE) l'an prochain. "Si, entre temps, ils n'ont pas eu le temps de reconstituer leur trésorerie, ça va être compliqué", s'inquiète-t-il.

Enfin, le point positif de tout cela reste le niveau d'activité, en volume et en chiffre d'affaires, du premier semestre de l'année 2021. Celui ci est équivalent à la même période en 2019. "Ceci procède d'un effet, logique, de rattrapage post-confinement", décrit Franck BERNIGAUD. "Toutes les régions font, au moins, aussi bien qu'en 2019, avec cette année un phénomène d'inflation inédit."

A lire aussi

L'Etat intervient suite aux pénuries de matières premières dans le BTP

Postée le 16 juin 2021

Ce Mardi 15 Juin 2021, le ministère de l'économie a annoncé 3 mesures à effet immédiat pour tenter d' endiguer les effets pervers de la pénurie de matériaux dans le secteur du BTP.

Lire la suite